De prime abord très proche de The Forest en termes de mécaniques de jeu, Green Hell est en réalité bien plus qu'un simple clone fainéant. Il réussit à apporter au genre du jeu de survie certaines spécificités qui lui permettent de surnager.
Green Hell est un jeu de survie à la première personne qui prend place au beau milieu de la forêt amazonienne. Un cadre finalement trop peu exploité dans le monde du jeu vidéo et qui possède donc toutes les caractéristiques pour s'adapter à la majorité des genres. Comme nous vous l'expliquions lors de notre preview, il en ressort certains éléments s'inspirant de films tel que Cannibal Holocaust ou encore The Green Inferno. L'ambiance y est très proche et l'atmosphère varie un peu de la même façon. La phase d'émerveillement se transforme très vite en peur voire en effroi.
Une histoire captivante
Le jeu propose plusieurs modes : un système de jeu libre et une campagne narrative très bien ficelée qui permet d'amener avec intelligence les différents éléments de gameplay. Attention, il s'agit là bien plus que d'un simple tutoriel et il vous faudra au minimum 15 heures pour en venir à bout (moyenne basse). La difficulté étant assez ahurissante, comptez plutôt 20 heures. Une partie des faits s'inspire d'un événement qui a eu lieu en avril 2018 lorsqu'un petit avion a survolé une tribu complètement isolée au sein de la forêt amazonienne, dans l'Etat d'Acre, au Brésil, près de la frontière avec le Pérou. Vous êtes en Amazonie avec votre femme anthropologue et spécialiste des langues amérindiennes. Celle-ci a réussi à se faire accepter (très difficilement) par une tribu locale n'ayant jamais eu aucun contact avec le monde extérieur. Vivant cette situation difficilement, vous êtes mis à l'écart n'ayant vous-même pas acquis la confiance des autochtones. Très vite, les choses vont tourner au vinaigre et vous vous retrouvez seul dans cet enfer vert (vous l'avez ?). Dans la jungle, le moindre souci qui semble banal dans un environnement urbain peut devenir dramatique et causer votre mort. Voilà sur quoi repose une bonne partie du gameplay de Green Hell.
Immersion totale
Sans être une claque technique, le panorama amazonien qui s'offre à nous se révèle particulièrement somptueux grâce à sa direction artistique et sa structure. C'est l'un des rares jeux qui arrivent à retranscrire de manière immersive une forêt pluviale avec sa faune mais surtout sa flore. Généralement, et pour des besoins de level design, on se retrouve avec des arbres éparses et des routes tracées (même si ça tend à s'améliorer depuis quelques années). Ici, ce n'est pas du tout le cas et parfois il y a un véritable mur de végétation à traverser. Les effets de lumières viennent épauler tout ça et les textures (surtout au sol) sont bluffantes de réalisme. Jetez un oeil à la boue lorsque la pluie tombe, cela devrait vous convaincre.
Un jeu qui porte bien son nom
Au sein de cette jungle, certains coins se ressemblent et il est facile de se perdre en chemin pour aller à son campement. On installe notre petit abri de fortune en pensant être tranquille. Et puis en marchant de longues minutes pour trouver une plante rare dans le but de se soigner, on finit par tourner en rond et ne plus jamais revoir notre "base". En traversant les broussailles ou un cours d'eau on se retrouve les jambes recouvertes de sangsues et l'on doit, "à la main", les enlever une à une pour éviter de tomber malade. Ou devenir fou. La plupart des blessures en jeu provoquent des plaies localisées sur votre corps et tout un système d'examen corporel permet de faire pivoter ses bras et ses jambes pour chercher où elles sont afin de pouvoir les guérir. Le jeu prend aussi en compte la santé mentale et se retrouver dans un coin reculé proche d'une menace peut vite faire sombrer notre personnage.
Un vent de fraîcheur dans le genre de la survie
Coté mécanique de survie on doit apprendre à se débrouiller. Au début, des informations sont apportées dans notre carnet de notes, mais on va aussi se rendre compte que le jeu nous "lâche" pour nous laisser nous débrouiller seul à de nombreux moments. La moindre erreur peut se révéler fatale et nous forcer à charger notre précédente sauvegarde. Si l'on part faire une expédition le ventre vide, on se retrouve avec une barre de stamina très basse et donc fatigué plus vite. C'est le début d'un long cercle vicieux. Les maladies tropicales sont aussi présentes et il faut trouver dans cette jungle de quoi soigner son moindre petit bobo. Une blessure qui n'est pas soignée peut dégénérer et signer votre arrêt de mort. Gangrène, septicémie, arrêt cardiaque...
Quand le chasseur se fait chasser
Pour se nourrir, il y a plusieurs solutions : trouver des plantes comestibles ou des fruits, récupérer des cadavres d'animaux sur notre chemin ou chasser. Avant de consommer de la viande, il est impératif de la faire cuire sous peine d'attraper des parasites intestinaux (tout un programme). Sans rentrer dans les détails, en plus de la faune qui peut s'avérer très dangereuse, avec la présence de crocodiles en eaux profondes, on va vite faire la connaissance des autochtones (notamment la Skull Tribe) qui vont vous trouver fort appétissant. Inutile de vous en parler outre mesure car la découverte fait partie intégrante de la narration.
Si trouver de la nourriture et de l'eau est assez simple, il en va différemment pour certains types de ressources comme les plantes médicinales. L'exploration au-delà de la survie, réussie, est l'élément central de l'aventure faisant de Green Hell une expérience à part et très recommandable.